Select Page

Intro

LE CHANTIER DU MONDE D’APRÈS

Le Président Macron annonçait le 14 Juin dernier lors de son allocution une relance “économique, écologique et solidaire”, permettant de rendre à la France sa souveraineté économique. Heureux qui comme le lecteur de Trikitr a fait un bon voyage sur ce billet, voici ma tribune sur le Nouveau Monde qui nous attend.

Tout chantier a des bases.

Pour construire, il faut élaborer des plans, des visions, des stratégies et ordonnancer les actions afin que celles-ci puissent se dérouler sans embûche. Nous avons souvent l’impression que cela manque cruellement dans la politique et dans certaines initiatives privées. Dans le bâtiment c’est avant tout pour des questions de sécurité, de respect des délais et des contraintes budgétaires, force est de constater que renverser le monde d’Hier suit la même règle. Quelles bases voulons-nous donner à cette révolution socio-écono-écolo-démographique proposée par de nombreuses personnalités? Mais plus encore que le simple “que voulons-nous ?” c’est le “comment le mettre en oeuvre” qu’il s’agit de questionner.

 

Il est tellement simple de dire “Les émissions de CO2 ont baissés car la circulation aérienne et terrestre ont diminué, limitons donc les déplacements!”. Parce que ça n’a rien de concret et quand ça n’a rien de concret, personne ne nous suit pour le mettre en place. La définition du Monde d’Après doit donc s’appuyer sur de solides bases théoriques, maîtrisées par des experts pluridisciplinaires, des économistes, des ingénieurs, des chercheurs, des sociologues mais doit aussi reposer sur des ambitions tangibles, maîtrisées et mises en oeuvres avec une vision périphérique de l’ensemble des parties prenantes.

Vouloir tout balayer d’un coup n’est absolument pas envisageable et personne ne suivra une révolution qui fera quitter un confort de vie vers un autre mode de vie complètement inconnu. Parce que c’est ça, le Monde d’Après qui nous est proposé actuellement: quitter un confort connu de tous, qui permet aux plus aisés de vivre la grande vie et malheureusement, aux plus modestes d’à peine subvenir à leurs besoins. L’inconnu a toujours fait peur, quand bien même nous sommes tous disposés à changer, en réalité seule une minorité y parvient.

 

Le Monde d’Après va forcément exister, mais sera-t-il celui que nous voulons ?

 

Si nous ne faisons rien, nous risquons de rester simples spectateurs d’un Monde d’Après très semblable à celui que nous connaissions hier. Pour la simple et bonne raison que les changements que nous allons voir seront de simples réponses à la crise sanitaire COVID19 et ses dangers sur l’économie (bien avant ses dangers sur l’humain, très certainement).

Les entreprises vont chercher à privilégier des stratégies résilientes (grand mot à la mode lors de ces temps particuliers, l’avez-vous remarqué?), permettant entre autre le maintien de l’activité économique dans un contexte de confinement. Ainsi, les enseignes Brick & Mortar (n’ayant qu’une activité sur des points de ventes physique) ont amorcé leur transition vers un modèle e-commerce, anticipant les problématiques de livraison avec le Click & Collect, la livraison sans contact et le drive. Les banques quant à elles vont chercher à digitaliser leur méthode d’acquisition de clients et les conseillers eux, ont eu un rôle de gestion de dossiers en back-office, très proche de ce à quoi il pourrait ressembler à l’avenir.

Cet objectif de maintien de l’intérêt économique formulé par certaines grandes entreprises dans leurs prises de décisions peut être accompagné de mesures “RSE friendly”. On aborde ainsi la relocalisation des unités de production pour certaines industries, notamment pharmaceutiques (source: https://bfmbusiness.bfmtv.com/entreprise/pour-eviter-les-penuries-de-medicaments-sanofi-va-creer-le-leader-des-principes-actifs-en-europe-1863419.html#content/contribution/edit), se rapatriant en Europe. Mais ce retour au plat pays, n’est-il pas l’occasion de produire, vivre, consommer différemment à l’échelle de l’entreprise?

Mais d’ailleurs, quel est ce monde d’après que nous voulons?

Avant de définir le plan pour construire ce nouveau monde, la première étape c’est d’abord de faire un “cahier des charges” de ce que nous recherchons.

Ainsi, dans mon cahier des charges du Monde d’Après, on y trouverai:

  • Des entreprises produisant des alternatives viables et durables à leurs produits. Construire un produit aux plusieurs vies plutôt que du “Use & trash”
  • Une consommation énergétique mesurée et optimisée.
  • Une vision 360 de l’ensemble des parties prenantes et des conséquences des projets publics et privés, les intégrant aux réflexions.
  • Des modes d’approvisionnement et de productions plus responsables : moins de gâchis, moins de kilomètres et davantage de services associés.
  • Moins de constructions immobilières et plus de rénovations.
  • Des Bâtiments autosuffisants et aux normes énergétiques rehaussées.
  • Une mondialisation cohérente, durable et respectueuse.
  • Le financement public de l’innovation énergétique. Le secteur public et le domaine privé doivent travailler de concert sur le futur de la mobilité et le déploiement de solutions créatrices d’énergies mais à forts coûts.
  • Un milieu hospitalier reconnu à sa juste valeur : plus de moyens humains, une capacité et des conditions d’accueil augmentées et une juste rémunération des personnels soignants.
  • Une mobilité optimisée: promouvoir des alternatives aux énergies fossiles, optimiser le maillage de transports en communs.
  • Favoriser un traitement responsable des sols agricoles en limitant l’usage de pesticides.

Cela ressemble à un programme électoral, nous sommes d’accord. Maintenant, je vous propose d’entrer dans le détail de chaque points et secteurs pour y voir des idées concrètes d’application.

Le plan que je détaille ci-après ne permettra pas le Zéro Carbone. Je ne crois pas en ces politiques Zéro, la population mondiale continue de croître, des pays se développent, les autres continuent leurs avancées. On produira toujours du carbone. Mais si l’enjeu, était d’éviter d’en produire au maximum, coûte que coûte, à l’image de ce que les Etats sont capables de faire pour protéger leurs populations et leurs économies en cas de crise sanitaire ? Et si, nous lancions un plan de sauvetage au même titre que celui de la crise COVID mais pour un danger à peine perceptible? C’est le parti que je souhaite prendre ici : regrouper une multitude d’initiatives permettant de réduire notre impact sur le monde que nous partageons.

On ne peut pas changer les habitudes de 7 Milliards de personne

Nous avons tous pris des bonnes résolutions au 1er Janvier. Personne ne les tient, ou une infime minorité. A l’échelle mondiale, – l’échelle du combat qui nous attend pour cette transition énergétique – il est impossible de réussir à mobiliser tout le monde. Si on met ça en parallèle avec le contexte géopolitique, socio-démographique et économique mondial, comment faire adhérer des pays en développement à un mode de vie plus responsable quand nous, avons tout eu? On ne peut pas leur interdire de se développer. Si certains de ces pays abordent un développement favorisant les initiatives responsables, il n’est pas certains qu’elles soient majoritaires, et, qui sommes-nous pour les y blâmer ?

Non, cette transition doit s’opérer à une plus faible échelle. Cette échelle, on la connaît tous très bien, puisque c’est elle que nous blâmons pour tous nos problèmes: économiques, sociaux, environnementaux… Celle-ci, permet de réduire le nombre d’entités à intégrer dans les réflexions, tout en restant assez globale pour couvrir l’ensemble des pays et l’ensemble de la population. Cette échelle, c’est celle de l’entreprise.

Les entreprises sont les créatrices de tous nos maux si on en croit les discours politiques et sociaux: elles nous incitent à consommer des produits via la communication. Elles produisent des produits qui se retrouvent dans le monde entier, y compris dans les becs de tortues marines. Bien que j’ai volontairement grossis le discours réactionnaire, vous voyez où je veux en venir:

  • Les entreprises fabriquent des produits dans des locaux gourmands en énergie.
  • N’utilisant pas de produits recyclés/recyclables ou biodégradables
  • Comprenant encore de trop nombreuses pertes (gâchis, casse) jetés et non pas réutilisés.
  • Ne privilégiant pas la réutilisation à d’autres fins, via l’économie circulaire.
  • Associant leurs produits à des packaging et des emballages de protection eux aussi non recyclables
  • Se questionnant (trop?) peu sur les modes de production de leurs fournisseurs
  • Livrant dans le monde entier, par camion, avion, cargo…
  • Générant 27% des trajets individuels en automobile en France (Selon l’école des Ponts Paris Tech)
  • Ne privilégiant pas assez l’innovation et la R&D desquelles peuvent découler solutions

Tout faire reposer sur les entreprises est un pari. C’est selon moi un moyen de proposer aux 7 milliards d’êtres humains des alternatives viables. Cela implique une aide de l’Etat pour la transition, via des mesures fiscales, des allégements de charges par exemple ou encore subventions. Aux dubitatifs sur ces financements, n’oublions pas l’effort financier fait par les états et la BCE lors de la crise du COVID pour soutenir l’économie. Les fonds sont disponibles, seule une volonté et un plan d’action clair sont manquants.

 

Optimiser la consommation énergétique des bâtiments

Bien que sans être pro nucléaire, force est de constater que cette énergie n’émet pas de CO2. Si la transition écologie doit s’opérer dans le cas d’une décarbonisation de l’économie, cela ne peut se faire qu’avec l’aide du nucléaire. Les modes alternatifs ne sont pas assez productifs pour remplacer l’énergie à fissions ou alors nécessitent des infrastructures colossales reposant sur de larges investissements publics. A l’échelle d’un pays, c’est très compliqué et coûteux à mettre en place. Selon les estimations de Jean-Marc Jancovici sur son blog, il faudrait environ 25.000km2 dédiés à l’éolien et dont la productivité serait poussée au maximum sur l’ensemble de la superficie. Et quand bien même nous arriverions à la produire, nous sommes incapables de stocker cette énergie de manière responsable, puisque cela gênererait la production de batteries nécessitant des métaux rares issus de l’exploitation des sols, et que nous ne savons pas recycler. Là où la production serait variable et en dents de scie, l’usage, lui suit une courbe de croissance continue. Il est donc dangereux de faire reposer l’alimentation d’un pays sur ces sources alternatives.

A l’échelle des entreprises, c’est un autre débat qu’il faut ouvrir. Celui de la semi-autonomie énergétique, si elle ne peut pas être complète. Ainsi, nous pouvons aisément imaginer des bâtiments réduisant leurs besoins en énergie nucléaire, via la disposition de panneaux photovoltaïques sur les surfaces inutilisées. Les toits et façades exposées, les parkings, les toits des abris de caddy au supermarché sont autant de surfaces non valorisées à l’heure actuelle. Ce ne sont que des exemples, mais cette initiative peut aussi être transposée en parallèle aux bâtiments administratifs. L’Etat a lancé la PIE (Politique Immobilière de l’Etat) visant à valoriser, entretenir et adapter son parc immobilier, représentant environ 99 Millions de mètres carrés, en France et à l’étranger (source:https://immobilier-etat.gouv.fr/pages/politique-immobiliere-letat). Au total, ce sont 191 000 bâtiments. 191 000 toits pouvant accueillir des dispositifs de création énergétiques propres. 

A l’inverse d’un parc éolien national, la production de batteries de stockages resterait moins polluante; du fait de leur taille sensiblement plus petites. Si nous gardons le cas de la grande distribution, le stockage de cette énergie est aussi moins exigeant, puisque les supermarchés ont une consommation quasi non-stop “grâce aux rayons frais”.

On peut aussi envisager d’intégrer aux sols des parkings des grandes surfaces et stations services par exemple, les pavés Pavegen, générateur d’électricité grâce à la force exercée par nos pas (le petit plus: ils utilisaient des pneus recyclés). Dans les lieux à fort trafic, comme ce peut aussi être le cas sur certains axes routiers, ce dispositif permettrait de générer des énergies douces. 

L’innovation, comme nous allons continuer de le voir au travers de quelques initiatives dans cet article devrait être encouragée. Si la route solaire de Normandie s’est avérée être un fiasco à cause de l’usure et de sa capacité à produire de l’énergie, la recherche d’une nouvelle solution similaire mais plus efficace devrait être encouragée par l’Etat.

C’est aussi, encourager l’achat et la rénovation de bâtiments plutôt que d’inciter à la production de nouveaux logements. A l’image de ce que Roubaix proposait en vendant des maisons à 1euros avec pour principe de la rénover et la louer en logement social.

Rénover c’est aussi mettre un terme à l’imperméabilisation des sols, à force de bétonner, c’est 12 Millions d’hectares (https://www.notre-planete.info/actualites/2861-artificialisation-impermeabilisation-sols) qui chaque année se voient recouvrir de goudron, ne laissant plus la pluie, l’air et les minéraux essentiels à l’écosystème intégrer nos sols.

 

Mais comment financer ces initiatives?

On ne peut pas demander aux entreprises de le faire: elles ne le feraient pas sans un leader interne convaincu. 

L’imposer, c’est risqué : les politiques en Europe diffèrent et c’est prendre le risque de la délocalisation, qui serait nuisible pour l’emploi et ne pas comporter d’avantages pour l’environnement.

Non, je pense qu’il s’agit de Crédit d’Impôts à mettre en oeuvre. A l’image du crédit d’impôts recherches ou de celui ayant lieu lorsque nous effectuons des dons auprès d’associations, permettre aux Entreprises d’investir sans limite dans des initiatives encadrées et mesurées en échange d’un crédit d’impôts “vert”. Evidemment, il convient de le faire en bonne intelligence: n’allons pas octroyer du crédit d’impôts à des entreprises n’en payant pas leur part proportionnelle…

La rénovation des bâtiments pourraient être encouragée assez facilement par le secteur privé, par la création de produits de crédit immobilier dédiés à la rénovation, à taux préférentiel. On peut y associer aussi des avantages fiscaux dans le cas d’un investissement locatif à vocation sociale, ou pour les primo-accédants. Cela peut vous faire penser à du dispositif Pinel, pour autant ce dernier ne concerne que de l’investissement locatif et non pas résidentiel. Qui plus est, les démarches sont fastidieuses et contraignantes.

Fabriquer des produits plus responsables

On le voit de plus en plus dans la mode grâce à des marques comme Asphalte (mode homme), Depancel (montres) ou encore Le Pantalon, la manière de produire et de consommer les produits grands publics peut varier pour un modèle plus sain. Si vous ne connaissez pas ces initiatives, le fonctionnement est relativement simple: le client participe à la création du produit en répondant à des questionnaires, puis, une fois les réponses traitées, l’entreprise travaille sur les croquis, les prototypes pour finalement le proposer à la précommande.

Ce qui au bout du compte, fait un produit fabriqué en moindre quantité, potentiellement moins gâché, moins stocké et en théorie, plus qualitatif.

C’est un exemple de nouveaux modèles à privilégier dans le textile. Le client consent à ne tirer profit du produit que quelques mois après sa commande: le bénéfice client apporté par ce type de modèle est jugé assez important par l’utilisateur pour attendre.

 

Fabriquer des produits responsables c’est aussi se tourner vers l’industrie agro-alimentaire: le Monde d’Après passe par une prise de conscience des bonnes pratiques de nutrition, par des produits plus sains, venant de moins loin. C’est répondre aux actions prises dans les années 70 et 80, diabolisant le gras et le remplaçant par du sucre dans les plats préparés, créant des générations de diabétiques ou générant une augmentation de l’obésité. Ce sont des mesures simples: 

  • remplacer le sucre raffiné par du sucre roux, de canne, de coco à indice glycémique plus bas, limitant les risques de diabète de type 2.
  • Limiter l’usage de beurre; un gras qui n’a rien d’autre comme valeur ajoutée que le goût. L’huile d’olive est reconnue pour ses bienfaits, l’huile de coco aussi.
  • Identifier des alternatives plus légères dans les produits préparés: quand on sait qu’on peut remplacer le beurre d’un brownie par de la compote de pomme, réduisant ainsi drastiquement l’apport calorique et l’apport de sucre par des fruits, sans en perdre les qualités gustatives: qu’attendons-nous?
  • Limiter le contact de corps gras (huiles par exemple) avec du plastique alimentaire ou conserves métalliques pouvant contenir du Bisphénol A, perturbateur endocrinien bien connu. Y préférer des supports en verre quand cela est possible. Quelle est la raison qui empêche les industriels d’opérer cette transition ? Celle-ci, en plus d’être bonne pour la santé du consommateur viendrait soulager notre planète de matériaux métalliques souvent non recyclés. Le verre des bocaux et bouteilles par exemple, est recyclable à 100% et à l’infini.
  • Réduire le gaspillage alimentaire au sein des ménages, selon Global Gâchis, les Français jettent près de 79kg de denrées alimentaires tous les ans dont 7kg de denrées même pas déballées. Si l’on peut accuser la société de consommation d’encourager au sur-stockage, rappelez-vous que la seule différence entre une Date Limite de Consommation (DLC – pouvant représenter des risques pour la santé) et une Date de Durabilité Minimale (DDM, ex-DLUO – le produit perd en qualité mais reste consommable) réside dans ces phrases:
    • “A consommer jusqu’au” (DLC)
    • “A consommer de préférence avant (DDM/DLUO)

 

On pourrait presque passer en revue l’ensemble des produits que nous proposent les enseignes de grande distribution. Cet article sera bien assez long comme ça; de ce fait, j’invite les personnes curieuses et les décideurs qui le souhaiteraient, venir en échanger avec moi directement.

 

Sur l’industrie automobile maintenant; qu’elle soit électrique ou non, la flotte a des similitudes: ses pneus en premier lieu.

Le recyclage des pneus n’est pas chose nouvelle, mais manque de développement, seuls 10% des pneus sont rechapés (remis en forme pour être réutilisés sur d’autres véhicules circulants). Le reste, est soit utilisé sur de la création énergétique, puisque le caoutchouc a une forte valeur calorifique, soit transformé pour un nouvel usage: pelouse synthétique, mur à isolement acoustique pour n’en citer que deux.

Pour peu que vous ayez travaillé dans l’industrie, vous l’avez sans doute remarqué: tout ne se passe jamais comme prévu: il y a parfois de la casse, du gâchis de matière première voire même pour les entreprises les moins organisées, des pertes au sein des entrepôts. Si, ça existe vraiment. Ces petites choses, à l’échelle du nombre d’entreprises permettraient si elles étaient anticipées, prévenues et palliées de réduire drastiquement les pertes ou d’octroyer une seconde vie. 

 

Dans l’agro alimentaire, ce serait par exemple utiliser des produits en date courte à destination de recettes “Traiteur”, comme des fruits, des viandes ou des légumes par exemple.

Dans l’automobile, c’est réutiliser les pare-brises abimés lors du montage ou lors du remplacement suite à un impact (plus gros qu’une pièce de deux euros). Chez Carglass, c’est plusieurs dizaines de milliers de tonnes chaque année, convertis en bouteille. Mais quid des pertes lors de l’assemblage des véhicules? Quid des autres producteurs? Quels autres produits pouvons-nous traiter de la sorte dans ces milieux? Réfléchissons-y.

 

Une mondialisation plus cohérente et plus respectueuse.

 

Je suis résolument pour la mondialisation, elle permet aux peuples de rencontrer de nouveaux produits, de nouveaux modes de consommation, de nouvelles traditions et cultures. Pour autant, un peu à l’image de ce qui a été fait avec la crise des subprimes: la mondialisation a été construite que dans un sens: celui où l’on espère que tout se passera bien pour faire un maximum de bénéfices.

 

Il est temps de revoir le modèle, de réorienter les efforts lorsqu’il est possible de le faire. Effectivement, je ne conçois pas véritablement de réduire, limiter ou interdire les vols internationaux comme certains écologistes le recommandent; voyager c’est tirer parti de ce que notre monde a de plus beau à offrir: rencontres, aventures, découvertes, ouverture d’esprit… Pour autant, le lien doit se faire avec notre point plus haut de production d’alternatives viables: chercher à réutiliser le maximum de matériaux des avions hors cycle de vol, chercher à créer des moteurs toujours moins gourmands…

 

Mais ce n’est pas cette mondialisation que je souhaite aborder. C’est la mondialisation irrationnelle que je veux partager avec vous:

  • ces conneries logistiques, qui font que lorsque l’on veut acheter un moteur industriel spécifique d’une marque française, cela peut coûter moins cher de l’acheter sur le marché Roumain et de le faire transporter que de l’acheter directement au fabricant en France. (Ceci est une exception, mais cet exemple – réel- ne devrait même pas être imaginable)
  • Ces aberrations gustativo-écologique que sont les tomates en hiver. Plus de CO2 et de pesticides que de goût en bouche. Si vous en achetez, sachez que vous êtes jugé. Mais on peut aussi parler d’oeufs durs emballés sous enveloppes protectrice au sein d’un centre E.Leclerc, polémique récemment éteinte par Michel-Edouard Leclerc lui-même, cela démontre malgré tout que le bon sens écologique n’est pas inné et que formations, pédagogie et partage des connaissances est indispensable.

 

Le point commun à l’ensemble de ces démarches…

C’est l’humain. Ca peut paraître bâteau, mais il s’agit de remettre l’humain au centre de toutes les réflexions. Pendant des décennies nous avons cherché à faciliter le quotidien des humains pour leur proposer des solutions et produits dont ils n’avaient pas forcément besoin dans l’objectif de vendre davantage. Et si, nous cherchions désormais à faciliter le quotidien des humains pour opérer la transition écologique? 

C’est construire un monde pour durer, en faisant preuve de pédagogie. Il est temps d’arrêter de prendre des initiatives sans avoir une réelle volonté qu’elles soient utilisées. Il est temps que nous prenions conscience que si le COVID a été une urgence sanitaire mondiale avec plus de 400.000 victimes, la crise environnementale qui s’annonce fait d’ores et déjà plus de 8 Millions de victimes chaque année. (https://www.francetvinfo.fr/sante/environnement-et-sante/pollution-de-l-air-une-nouvelle-etude-revoit-le-nombre-de-morts-a-la-hausse_3229709.html)

 

Vous l’aurez compris, basculer dans un vrai Monde d’Après est un chantier auquel les instances privées et publiques ne sont pas préparées. La transition ne pourra être intuitive tant que la vision ne sera pas incarnée.